Une œuvre, un timbre : Lignes de vie
Née en 1985, diplômée de l’École Boulle, Prune Nourry travaille de nombreux matériaux tels que la terre, le bois, le bronze et le verre. La sculpture est la colonne vertébrale de son travail, autour de laquelle elle crée des performances éphémères, des films et des installations.
La collaboration avec des spécialistes, artisans et scientifiques, nourrit son processus. L’artiste interroge notamment dans son travail les notions d’équilibre et de guérison, comme à travers son projet Catharsis (2019).
Voir avec les mains
En 2021, avec Projet Phenix, elle renoue avec la tradition du portrait et de l’intimité entre l’artiste et son modèle, en invitant huit personnes non voyantes à poser dans son atelier. Yeux bandés, sans jamais les voir, Prune Nourry entreprend de réaliser leur buste en terre, à travers le toucher et l’écoute. Lors des séances de pose, elle enregistre leur histoire et prend en photo leurs mains, dont les lignes de vie symbolisent aussi l’histoire.
Ce projet naît d’une expérience très personnelle. Pour traiter un cancer, elle a recours à la chimiothérapie dont l’un des possibles effets secondaires est la perte du toucher, un sens essentiel pour elle.
Un timbre-sculpture
Pour le timbre, Prune Nourry choisit comme modèle une élève de l’INJA-Louis Braille, Aïcha. En lien avec le travail de sculpteur et le symbole du toucher, son timbre est en volume. La main d’Aïcha est en embossé et les noms sont en braille. Blanc comme le plâtre des moulages, ce timbre nous montre que l’on peut voir au-delà des yeux et voyager à travers le toucher. Dessinées sur une paume ou sur une lettre, les lignes nous (re)lient, nos correspondances laissent des traces, une empreinte.